Traditions de Noël en Provence

Passer Noël en Provence, c’est découvrir (et revendiquer) un terroir authentique et des fêtes de fin d’année à la saveur particulière, ancrées dans des traditions riches en couleurs et en partage !

Noël Provençal : rituels et traditions

Passer Noël en Provence, c’est découvrir (et revendiquer) un terroir authentique et des fêtes de fin d’année à la saveur particulière, ancrées dans des traditions riches en couleurs et en partage. Des Bouches-du-Rhône aux Alpes-de-Haute-Provence, en passant par le Vaucluse et le Var, de nombreux rituels et coutumes séculaires se déploient chaque année dès le début du mois de décembre ! En effet, la période du Noël provençal débute traditionnellement le 4 décembre et ne s’achève qu’au début du mois de février ! Découvrez avec nous ces traditions de Noël en Provence, terre natale et chère à notre cœur !

Période « Calendale »

En Provence, Noël ne se résume pas uniquement aux festivités du 24 et du 25 décembre ! Les fêtes de Noël commencent à partir du 4 décembre et se terminent le 2 février. En effet, si le monde vit au rythme des 4 saisons, les Provençaux se sont attribué une 5e saison, et pas n’importe laquelle, une saison de 61 jours : la période « Calendale », adjectif exclusif de notre terroir que vous ne trouverez pas dans le dictionnaire ! 

Les villes et les villages commencent à s’animer de crèches vivantes et de pastorales (pièces de la Nativité parlées et chantées), on fait pousser le « blé de la Sainte-Barbe », on achète ou ressort les santons pour installer la crèche, puis les bergers préparent le « pastrage » qui aura lieu le 24 décembre au soir, tout comme le « gros souper » et ses « 13 desserts » et le « cacho fio ». Viennent ensuite le jour de l’an et les Rois Mages le 6 janvier, pour terminer sur le démontage de la crèche et la Chandeleur le 2 février. Voyons plus en détail toutes ces traditions !

Blé de la Sainte Barbe

Le 4 décembre, en Provence, on fait germer des graines de blé dans trois soucoupes couvertes de coton humide. Si les tiges poussent droites et vertes, l’année s’avérera prospère.

Jadis, les Provençaux craignaient tant le raccourcissement des jours qu’ils redoutaient aussi que la terre ne reparte pas et aie « oublié » comment germer de nouveau. Ils avaient remarqué qu’aux alentours de la mi-décembre, le jour recommençait à se coucher plus tard, ils en profitaient pour mettre des graines à germer dans des jattes, et les jeunes pousses étaient ensuite disposées à l’entrée des champs. L’Église catholique a ensuite récupéré cette coutume païenne ! Ainsi, le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, on commence à planter les fameux grains de blé de la récolte précédente. La coutume provençale y applique le proverbe : 

« Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn ! » Quand le blé va bien, tout va bien !

Les trois coupelles dans lesquelles on fait germer les semis, symbolisant la Sainte Trinité, font ensuite partie de la décoration de la table de Noël au soir du 24 décembre, lors du « Gros Souper ». Le 25 décembre on agrémente ces blés de rubans colorés et à compter du 26 décembre, les coupelles sont disposées près de la crèche jusqu’à l’Épiphanie !

Crèche et santons provençaux

Pour dresser la crèche, de nombreuses foires aux santons s’organisent dans toute la Provence dès la mi-novembre ! Le véritable santon du provençal « Santoun » (petit saint), petite figurine en argile, est créé artisanalement. Les santons se parent de vêtements et d’accessoires très reconnaissables, pour que chacun d’eux représente un villageois provençal typique (en plus des santons incontournables représentant la Vierge Marie, le charpentier Joseph, et l’Enfant Jésus) !

Les santons

Ils imitent donc les habitants du village se rendant à la crèche : joueurs de pétanque, marchands de poisson, docteurs, boulangers, ou encore bergers… La crèche authentique constitue en fait une représentation idéale du village provençal !

Cette reconstitution de la naissance de l’Enfant Jésus était, au départ, jouée par les villageois devant le parvis des églises lors de la fête de Noël. Ils offraient une représentation jouée par les fidèles qui interprétaient la naissance de Jésus, entouré de Joseph, Marie et des Rois Mages. Une pratique particulièrement suivie dans le sud de l’Italie, notamment à Naples.

C’est d’ailleurs durant un séjour à Naples que Saint François d’Assise assiste aux représentations et a l’idée de fabriquer des figurines de la nativité avec de la farine, de l’eau et du sel.

Les trois « Santi Belli »

(Jésus, Marie, et Joseph) étaient nés. Il y aurait ajouté l’âne, le bœuf ainsi que les trois Rois Mages. Ce sont les moines franciscains (ordre créé par François d’Assise) qui introduisirent la crèche en Provence, dès la fin du 18e siècle. Le terme « santibelli » est devenu un surnom marseillais qui dépeint quelqu’un de stoïque, qui « reste planté là », comme un santon ! 

Les Provençaux ont considérablement contribué à la démocratisation des crèches. Leur « patte » personnelle se fait de plus en plus présente, et c’est vers la fin du 17e siècle que leurs œuvres se démarquent des Napolitains quand ils adoptent la méthode de fabrication des moines franciscains. C’est à ce moment-là que le véritable santon de Provence, en argile non cuite, est créé à Marseille par Jean-Louis Lagnel !

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Cacho-fio

Le «cacho-fio», c’est l’allumage rituel de la bûche de Noël, traditionnellement de bois d’arbre fruitier. À l’origine, cet allumage de la bûche correspondait pour les païens à un rite du feu et présageait le retour du feu neuf, le feu du premier Soleil de la nouvelle année!

Avant de se mettre à table, le plus âgé et le plus jeune de la famille présentent la bûche devant la cheminée et, trois fois de suite, répandent du vin cuit sur la souche avant de la placer dans le foyer et de l’allumer. Tout en chantant : « Alègre ! Diou nous alègre Cacho fio ven, tout ben ven ; Diou nous fagué la graci de veïre l’an que ven, Si sian pas mai que siguen pas men »

Autrement dit : « Réjouissons-nous ! Dieu nous fait la joie de célébrer le cacho-fio, tout va bien ; Dieu nous fait la grâce de voir l’an qui vient. Si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins ».

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Gros souper, 13 desserts et messe de minuit

Gros souper

Le « gros souper » est servi le soir de Noël, avant de se rendre à la messe de minuit. Rien n’est laissé au hasard, une symbolique se cache derrière chaque plat et les chiffres revêtent une grande importance !

La table est couverte de trois nappes blanches — pour les trois personnes de la Trinité (Jésus, Marie et Joseph) — avec trois chandeliers blancs allumés et les trois soucoupes de blé germé de la Sainte-Barbe.

Le gros souper est composé de sept plats maigres en souvenir des sept douleurs de Marie. Plats qui diffèrent d’un coin à l’autre de la Provence. Cependant, on retrouve souvent : la carde et le céleri, le chou-fleur, les épinards et la morue, l’omelette, les escargots, la soupe à l’ail. Pas de viandes ! Uniquement des poissons et coquillages, des gratins, des légumes, des soupes, de l’anchoïade. La seule abondance est celle des treize desserts !

Treize desserts

Les treize desserts (représentant les 12 apôtres et Jésus) sont traditionnellement dégustés au retour de la messe, et resteront sur la table pendant les trois jours suivants, jusqu’au 27 décembre.

Quels sont-ils ? La composition des treize desserts dépend des villages, et des traditions familiales. Rien n’empêche de les twister ! Mais ils sont d’abord constitués traditionnellement de quatre types de fruits secs qui représentent les quatre ordres mendiants (des ordres religieux qui dépendent, par choix, de la charité publique pour vivre) :

  • Figues sèches, qui symbolisent les Franciscains.
  • Amandes, qui représentent les Carmélites.
  • Raisins secs, qui évoquent les Dominicains.
  • Noix, qui rendent hommage aux Augustins.

On trouve ensuite :

  • Des dattes : symbole du Christ venu de l’Orient.
  • Du nougat (noir et blanc) pour le pénitent blanc et le pénitent noir selon certains, pour d’autres, le nougat blanc, doux et onctueux représente la pureté et le bien, le nougat noir plus dur et cassant évoque l’impur et les forces du mal.

On ajoute aussi :

  • La fougasse à l’huile d’olive (ou « pompe à huile ») : une galette ronde aplatie à l’huile d’olive.
  • La pâte de coing ou les fruits confits dans la région d’Apt ou de Carpentras.
  • Les oreillettes : petites gaufres légères et fines à la fleur d’oranger.
  • Les fruits frais : mandarines, oranges, poires, raisins et melons d’hiver conservés pour cette occasion. 

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Messe de minuit

Dans la région, on entend partout des chants de Noël provençaux. Pour célébrer ce moment sacré, certains seront accompagnés de flûtes et tambourins. Dans quelques villages, la messe pourra être en provençal. Elle peut être composée d’une crèche vivante où les personnages de la crèche sont représentés par les habitants costumés !

On peut aussi assister dans certains villages au rituel de la cérémonie du « Pastrage » pendant la messe de minuit : un agneau nouveau-né est apporté en offrande (pas de panique : il est bien vivant et on ne lui fait aucun mal), soit dans une charrette embellie, garnie de foin et de feuilles, soit dans les bras des bergers.

Épiphanie et rois mages

Le deuxième dimanche après Noël, on fête l’Épiphanie en Provence, qui fait partie du cycle des fêtes « Calendales ». L’épiphanie, qui vient du grec « apparition », symbolise, dans la Chrétienté, l’arrivée des Rois Mages auprès de l’Enfant-Jésus.

Ces Rois Mages auraient accompli un long voyage pour venir rencontrer le nouveau-né qui, dans la tradition provençale, serait né en Provence ! C’est ainsi que les Rois Mages prennent place, le 6 janvier, dans les crèches installées dans les maisons provençales depuis début décembre, et qui resteront en place jusqu’à la Chandeleur. 

En Provence, l’Épiphanie se fête avec le gâteau des Rois. Le gâteau traditionnel provençal n’est pas une galette de frangipane, mais une brioche en forme de couronne, parfumée à la fleur d’oranger et recouverte de fruits confits de notre terroir. À l’intérieur de la brioche est disposée une fève alimentaire, ainsi qu’un petit santon ! 

La coutume veut que le plus jeune de la tablée se mette sous la table, et fasse la répartition des parts pour que le santon et la fève soient distribués au hasard !

Chandeleur

Survenant chaque année le 2 février, soit quarante jours après la naissance de l’Enfant Jésus, la Chandeleur célèbre le « feu nouveau ». C’est le moment de la purification de la Vierge et de la présentation de Jésus au Temple. Mais la Chandeleur, c’est aussi la purification de la nature qui se prépare à sortir de l’hiver et qui appelle le soleil à venir assurer de bonnes récoltes pour l’année à venir.

En Provence, la tradition veut que l’on aille faire bénir une chandelle durant la messe et que l’on rentre dans les maisons avec la chandelle allumée. Si la chandelle s’éteint avant d’arriver, c’est un mauvais présage. Une fois la chandelle dans la maison, la maîtresse de maison fait le signe de croix avec la chandelle devant chaque ouverture pour protéger l’habitation de la foudre. À la fin de la journée, c’est l’heure de démonter la crèche : après 61 jours, la période de Noël est désormais terminée ! 

Ça y est, vous en savez désormais (beaucoup) plus sur les traditions de Noël provençales ! À vous de jouer pour perpétuer ces coutumes et rendre hommage à notre belle région !

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