La cueillette des thés : un art méticuleux qui a son importance !

Qu’évoque pour vous la cueillette ? Au pays du mistral et en cette saison printanière, où les températures guettent les 20° en moyenne, on pense aisément à celle des fraises ! Que nenni !

Nous avons décidé de vous faire partager la cueillette des thés, une formidable aventure à laquelle des hommes et des femmes s’affèrent un peu partout dans le monde. De cette récolte, naissent des mélanges de thés somptueux et insolites ! Entrez, dès à présent, dans les coulisses des 50 nuances de vert !

Un arbre à feuilles persistantes

La récolte pourrait avoir lieu toute l’année par cycle de 4 à 15 jours, mais certaines périodes sont plus propices à l’enrichissement des notes gustatives. Lorsque le nombre d’heures d’ensoleillement décline, le théier entre en dormance et ralentit, la sève moins présente attend l’issue de cette période. Le temps de la première récolte sera dépendant d’une succession de variables, notamment la latitude et les conditions climatiques : plus le temps est chaud et humide plus la plante croît. S’ajoutent aussi les saisons et les spécificités nutritives de la terre à travers les régions du monde !
Certaines cultures de thé peuvent produire 2 récoltes par an, tandis que d’autres iront jusqu’à 4 récoltes.

Vous, l’avez bien compris, la période de récolte influence la qualité et la richesse aromatique d’un thé. Par exemple, après la mousson, (alternance entre saisons sèches et humides,) les théiers sont très peu aromatiques et aucun savoir-faire ne peut combler le manque de qualité. Ainsi, les crus de printemps sont toujours appréciés et attendus avec hâte, en raison des notes très végétales et fleuries, alors que les récoltes d’automne sont quant à elles plus charpentées. Nos marques thé Jardin d’Asie, Japanese Garden ont d’ailleurs un respect de ces cycles, ce que nous retrouvons au moment de la confection des mélanges. Nous parvenons à créer des mélanges uniques : Thé vert earl grey fleurs de bleuet, Thé noir vanille des îles.

Crédits photo : Paul Vincent Roll


Existe-t-il une égalité des sexes dans la cueillette?

Deux types de cueillettes sont pratiquées : l’une manuelle, l’autre mécanique. La cueillette manuelle domine à travers le monde ; elle est exclusivement réservée aux femmes dont certaines utilisent des ciseaux, faucilles, tailles-haie. Toutefois, l’Afrique fait exception : seuls les hommes ont l’exclusivité de la cueillette !
Autre fait surprenant : au Japon, la cueillette étant essentiellement mécanisée, une mixité des sexes est observée. En effet, les producteurs trouvent indifférent qu’un tracteur ou une tondeuse soit manipulé par un homme ou une femme !

Avant la pratique, l’enseignement !

Le pekoe – mot employé dans le jargon professionnel – signifie le bourgeon. Situé en fin de tige, il s’agit d’une feuille enroulée sur elle-même, parée d’un fin duvet argenté. Il renferme un fort potentiel où se concentrent les plus riches notes aromatiques, mais également le tanin, caféine et d’autres composés.
Dans l’expertise des rameaux, les cueilleurs ont besoin de distinguer les jeunes pousses avec une seule feuille à la suite du pekoe – qui demandent encore de la maturité -, et le reste. Une étape minutieuse et répétitive lorsqu’on imagine la quantité pléthorique de rameaux dans un champ !
Si nous poursuivons sur l’aspect théorique, 3 grandes écoles se distinguent en matière de cueillette :

  • La cueillette impériale. Autrefois pratiquée en Chine, elle consistait à prélever le pekoe et une seule feuille de thé. Destinée à de grands dignitaires historiques, elle s’est petit à petit étiolée puisque très coûteuse.
  • La cueillette fine. Pratiquée pour des thés de grande qualité, le pekoe et les deux feuilles sous jacentes les plus proches sont récoltés. Ces 3 éléments contiennent les huiles essentielles les plus concentrées et les tanins les plus souples.
  • La cueillette classique. Utilisée pour les thés d’entrée de gamme, le pekoe arrivé à maturité et les trois ou quatre feuilles les plus proches sont détachés. La sève étant moins présente dans la partie inférieure de la branche, des tanins durs avec une forte impression de branchage se font ressentir.
Notre petit cours s’arrête là ! Vous connaissez désormais les grands secrets de la cueillette du thé ! Si vous voulez en savoir plus sur des aspects gustatifs, la lecture de notre article sur les thés de luxe à travers le monde vous éclairera certainement !

Crédits photo : Bérengère Garcin